Le Cerf malade


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Le Cerf malade.

En pays pleins de Cerfs un Cerf tomba malade. 
Incontinent maint camarade 
Accourt à son grabat le voir, le secourir, 
Le consoler du moins : multitude importune. 
Eh! Messieurs, laissez-moi mourir. 
Permettez qu'en forme commune 
La parque m'expédie, et finissez vos pleurs. 
Point du tout : les Consolateurs 
De ce triste devoir tout au long s'acquittèrent; 
Quand il plut à Dieu s'en allèrent. 
Ce ne fut pas sans boire un coup, 
C'est-à-dire sans prendre un droit de pâturage. 
Tout se mit à brouter les bois du voisinage. 
La pitance du Cerf en déchut de beaucoup; 
Il ne trouva plus rien à frire. 
D'un mal il tomba dans un pire, 
Et se vit réduit à la fin 
A jeûner et mourir de faim. 


Il en coûte à qui vous réclame, 
Médecins du corps et de l'âme. 
O temps, ô mœurs! J'ai beau crier, 
Tout le monde se fait payer.